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Continuité pédagogique: cours de M. Mopin

Cours d'anglais pendant le confinement

Traductions 2

Thème 2 :

Quinze ans et demi. C’est la traversée du fleuve. Quand je rentre à Saigon, je suis en voyage, surtout quand je prends le car. Et ce matin là, j’ai pris le car à Sadec où ma mère dirige l’école des filles. C’est la fin des vacances scolaires, je ne sais plus lesquelles. Je suis allée les passer dans la petite maison de fonction de ma mère. Et ce jour là je reviens à Saigon au pensionnat. Le car pour indigènes est parti de la place du marché de Sadec. Comme d’habitude ma mère m’a accompagnée et elle m’a confiée au chauffeur, toujours elle me confie aux chauffeurs des cars de Saigon, pour le cas d’un accident, d’un incendie, d’un viol, d’une attaque de pirates, d’une panne mortelle du bac. Comme d’habitude, le chauffeur m’a mise près de lui à l’avant, à la place réservée aux voyageurs blancs.

Marguerite Duras, L’Amant, 1984

 

“Quinze ans et demi”: le style de Duras est très élusif, même si elle se plaît à répéter certains mots. Ici, il est clair qu’elle veut aller à l’essentiel, inutile de dire « I was fifteen and a half years old ». En revanche, « et demi », généralement plutôt utilisé par les enfants pour se grandir, est important. « years old » n’est pas indispensable : elle raconte sa jeunesse, le lecteur comprendra. Fifteen and a half.

« c’est la traversée du fleuve » : d’abord, il faut choisir le temps. Le present de narration existe peu en anglais, et il a pour fonction d’actualiser l’action, de rendre le lecteur acteur de ce qui est raconté. Là, on a un récit nostalgique, dans un Vietnam français qui n’est plus, et elle raconte un temps révolu. Utiliser le présent de narration serait une forme de négation de ce sentiment de paradis perdu. Ensuite, la traversée n’appartient pas au fleuve, donc j’exclus « the river’s crossing ». Il me reste un problème : « the crossing of the river » signifie qu’il n’y a qu’un endroit où on peut traverser le fleuve. Mais « a crossing of the river » ne fait pas justice à ce jour là, cette traversée là, qui va marquer un tournant dans la vie du personnage. Je contourne donc les deux écueils en gardant le style élusif de Duras et en mettant simplement : Crossing the river.

« Quand je rentre à Saigon, je suis en voyage, surtout quand je prends le car. » Il s’agit bien de chaque fois que le personnage rentre à Saïgon qu’elle est en voyage. Le « voyage » est un pléonasme apparent : pour se déplacer, elle est en voyage. Ici, il s’agit d’un voyage d’agrément. Prendre le car est pour elle une façon de se divertir, de vivre quelque chose de différent. A l’époque, les voitures étaient rares et les cars, qui dominent la route et permettent de la voir de haut, donnaient une impression de dominer le monde. Un temps en be+ing pour rendre l’impression et s’éloigner du pur descriptif est bienvenu. Pour les transports en commun, on ne dit pas « in » mais « on » :  When I went back to Saigon, I was journeying, even more when I was on a coach.

« Et ce matin là, j’ai pris le car à Sadec où ma mère dirige l’école des filles. » Ce matin là : attention en anglais « that morning » a des connotations péjoratives. « This » rapproche, « that » éloigne. Là, on est loin dans le temps, mais la narratrice s’en souvient comme si c’était hier, on peut donc abolir la distance chronologique, d’autant plus facilement que je n’utilise pas le présent de narration. « This » tout seul, ce serait le matin du jour où la narratrice parle. Ce matin LA, il faut le différencier. « On this very morning » par exemple. « J’ai pris le car à Sadec » : pas de difficulté. « ma mère dirige l’équipe des filles » : « dirige » pose un premier problème. « manage » implique que la mère de la narratrice est une bonne gestionnaire. Si tel était le cas, à l’époque et surtout à cet endroit, elle dirigerait l’école des garçons (puisque l’éducation des garçons était plus importante, surtout pour les colonisés). Elle est la directrice/seule institutrice/femme de ménage de l’école. Pour renforcer l’idée que c’est beaucoup de travail et qu’elle était débordée, « was running » me semble plus indiqué. J’utilise un temps en be+ing, parce que cette action est perçue comme longue, contrairement à la prise du car ce jour là, action ponctuelle. Enfin, évidemment, l’école n’appartient pas aux filles, donc j’exclus « the girls’ school ». And on this very morning I took the bus in Sadec, where my mother was running the school for girls.

« C’est la fin des vacances scolaires, je ne sais plus lesquelles. » Les deux propositions sont disjointes, puisqu’il y a deux sujets (c’est/je ne). L’impression recherchée est encore une fois l’économie de mots, l’élusif. On eut évidemment traduire littéralement, en faisant attention à « les vacances scolaire » : si on dit « the school holidays », cela implique qu’il n’ya qu’une seule période de vacances dans l’année, et on ne comprend plus la suite. Mais en séparant les deux segments pour faire deux phrases, on se donne la possibilité en anglais d’éluder le sujet « I », qui devient implicite. On renforce l’impression voulue. It was the end of school holidays. Can’t remember which ones.

« Je suis allée les passer dans la petite maison de fonction de ma mère ». « je suis allée les passer » : si je dis « I went to spend them », cela veut dire que le personnage avait pour but d’aller dans cette maison. Or, elle y va par contrainte, pas par but. Pour renforcer l’idée qu’elle subit l’action au lieu de la contrôler, je dirais plutôt « I went and spent ». La répétition montre en plus le côté répétitif et ennuyeux de ce « retour ». « la maison de fonction » : « company house », c’est luxueux. On imagine le logement de fonction d’un expatrié, et ça cadre mal avec « petite ». « service house » est mieux, il implique que la mère doit servir. I went and spent them in my mother’s small service house.

« Et ce jour là je reviens à Saigon au pensionnat. » Avez-vous remarqué la façon de donner les marqueurs de temps ? « Et ce jour là », sur la même forme « et ce matin là » juste au-dessus. Pour les mêmes raisons, je reprends « and on this very day ». « je reviens à Saigon » : je vous rappelle que c’est la traversée du Mékong. C’est un événement que le personnage savoure, elle est en voyage. Donc, un temps en be+ing. Par ailleurs, elle « revient » à Saigon, elle n’y « retourne » pas. Elle « va » chez sa mère et « revient » à Saigon. Elle se sent plus chez elle à Saigon. « pensionnat » : boarding school. Mais comme on comprend bien où elle va, et l’essentiel est le lieu de vie et non celui d’apprentissage. C’est un lieu familier, elle peut le désigner de façon informelle ; on peut être élusif et se dispenser de school. And on this very day, I was coming back to boarding in Saigon.

« Le car pour indigènes est parti de la place du marché de Sadec. » Attention au temps. Mon récit est au passé, et la narration a lieu sur le bac, alors que le personnage est descendu du car (C’est d’ailleurs un car pour indigènes, c'est-à-dire pour les pauvres. Cela montre bien que la mère n’est pas expatriée et ne bénéficie pas d’une « company house »). The natives coach had left from the market place in Sadec.

« Comme d’habitude ma mère m’a accompagnée et elle m’a confiée au chauffeur, » « Comme d’habitude » (à ne pas traduire « my way »…) peut se dire « as usual », mais ce terme implique une certaine fréquence dans l’habitude. Le personnage ne rentre pas souvent (seulement aux vacances),  je lui préfère « as always ». Ensuite, le problème, c’est le verbe accompagner. « accompany » sous-entend d’une part que le trajet jusqu’à la place du marché de Sadec était long (or c’est un tout petit village perdu), et d’autre part il n’est pas clair que cet accompagnement s’arrête au départ du car. Je choisis un terme plus neutre. As always, my mother walked me and entrusted me to the driver.

« toujours elle me confie aux chauffeurs des cars de Saigon, » L’inversion « toujours elle » est difficile à rendre en anglais pour qui n’est pas Yoda. Bien entendu, il faut garder les mêmes termes pour « m’a confiée au chauffeur » et « me confie aux chauffeurs ». Pour transcrire l’anacoluthe, en anglais, je reprends le sujet « she » (à éviter en temps normal), et comme j’ai déjà utilisé « always », je lui préfère le « would » fréquentatif, qui traduit une habitude, une répétition régulière. She would entrust me to the drivers of the Saigon coaches.

« pour le cas d’un accident, d’un incendie, d’un viol, d’une attaque de pirates, d’une panne mortelle du bac. » « pour le cas » : ne surtout pas mettre « for ». Cela implique que c’est dans le but qu’un des événements listés se produise. Là, il faut évidemment comprendre : pour qu’il puisse la protéger en cas de… Je vais perdre la paronymie incendie/incident, mais en anglais rape/fire ont tous deux un « r », et je retrouverai la répétition avec « pirate attack ». Bien entendu, une « panne mortelle du bac » n’est pas ce que vous vivez en ce moment. Le bac, c’est le bateau qui fait traverser les cars, car il n’y a pas de pont à cet endroit sur le Mékong. « mortelle » ne signifie pas que les passagers vont mourir (deadly), mais que le bac sera irrémédiablement en panne. In the event of an accident, a fire, a rape, a pirate attack, a fatal breakdown of the ferry.

« Comme d’habitude, le chauffeur m’a mise près de lui à l’avant, à la place réservée aux voyageurs blancs. » « Comme d’habitude » : même mots qu’au-dessus, je conserve « as always ». « mise » : le chauffeur a installé le personnage sur un siège. Il ne l’a pas déplacée manuellement. « put me » laisse penser à un contact physique, qui n’a pas lieu. Notez bien « la » place réservée aux blancs. Les riches blancs ont leur car. Ce car, pour les indigènes, peut parfois emporter un blanc pauvre. Mais ils sont rares. En revanche, ils ne se mélangent quand même pas aux indigènes.

As always, the driver sat me close to him in the front, on the seat reserved to white passengers.

Traduction proposée:

Fifteen and a half. Crossing the river. When I went back to Saigon, I was journeying, even more when I was on a coach. And on this very morning I took the bus in Sadec, where my mother was running the school for girls. It was the end of school holidays. Can’t remember which ones. I went and spent them in my mother’s small service house. And on this very day, I was coming back to boarding in Saigon. The natives coach had left from the market place in Sadec. As always, my mother walked me and entrusted me to the driver. She would entrust me to the drivers of the Saigon coaches, in the event of an accident, a fire, a rape, a pirate attack, a fatal breakdown of the ferry. As always, the driver sat me close to him in the front, on the seat reserved to white passengers.

Marguerite Duras, L’Amant, 1984

(on ne traduit pas les titres)

 

DVDFr - L'Amant : le test complet du Blu-ray

 

 

 

 

 

Version 2:

The name Oswiecim—Auschwitz--which had first murmured its way through the compartment made [Sophie] weak with fear, but she had no doubt whatever that that was where the train was going. A minuscule sliver of light, catching her eye, drew her attention to a tiny crack in the plywood board across the window and during the first hour of the journey she was able to see enough by the dawn’s glow to tell their direction: south. Due south past the country villages that crowd around Warsaw in place of the usual suburban outskirts, due south past greening fields and copses crowded with birch trees, south in the direction of Cracow. Only Auschwitz, of all their plausible destinations, lay south, and she recalled the despair she felt when with her own eyes she verified where they were going. The reputation of Auschwitz was ominous, vile, terrifying.

William Styron, Sophie’s Choice, 1976

 

The name Oswiecim—Auschwitz—” En français, on peut soit utiliser le style indirect libre avec des guillemets : le nom “Oswiecim”, soit ajouter un d’: le nom d’Oswieecim. Je vais choisir la seconde solution pour une raison pratique : entre tirets en anglais, on a le nom plus connu. Evidemment, en français, je ne mets pas des tirets mais des parenthèses. Et le problème si je choissais la première solution serait de savoir où les placer :

Le nom « Oswiecim » (Auschwitz)      //     Le nom « Oswiecim (Aushwitz) ».

Grammaticalement, il faudrait : le nom « Oswiecim » (« Aushwitz »).

L’autre solution est plus simple et plus économe. Le nom d’Oswiecim (Aushwitz).

« which had first murmured its way through the compartment made [Sophie] weak with fear, » Bien entendu, impossible de traduire littéralement “le nom avait murmuré son chemin”. Le “first” implique une action déjà commencée. De la meme façon “rendit Sophie faible avec la peur” ne sonne pas vraiment bien français.  « défaillir » (perdre ses forces) va bien. L’usage des crochets en anglais pour montrer un ajout narratif est plus souvent rendu par des parenthèses en français. Enfin, le « compartment » se traduit difficilement par « compartiment ». Les passagers sont transportés dans un camp de la mort dans un wagon à bestiaux, le mot est bien luxueux pour les conditions dans lesquelles ils voyagent.  Qui avait commencé à traverser le wagon dans un murmure, fit défaillir (Sophie) de peur.

« , but she had no doubt whatever that that was where the train was going. » No…whatever: il faut insister sur l’absence de doute. “pas le moindre” par exemple. « that that » : le répétition aurait pu être évitée. Elle est conservée, il faut essayer d’utiliser une répétition en français. Je suggère le gallicisme « c’était ça ». mais elle n’avait pas le moindre doute : c’était ça, la destination du train.

« A minuscule sliver of light, »: il s’agit bien de “sliver”, pas “silver”. Un “éclat” de lumière serait fugitif et ne donnerait pas assez de temps pour voir. Un « rai » de lumière, c’est bien.

« catching her eye, drew her attention to a tiny crack in the plywood board »: bien entendu, la lumière n’attrape pas son oeil. Elle attire son attention. Mais ces mots sont repris juste après. Je vais donc interpréter et remanier, au risque de « surtraduire » (c'est-à-dire en plus que l’auteur). Ne pas traduire tiny par minuscule : on a le mot juste au dessus (avec une coquille dans l’énoncé de départ).

Un minuscule rai de lumière, aperçu du coin de l’œil, attira son attention sur une infime fissure dans le contreplaqué.

« across the window and during the first hour of the journey » : la fissure se trouve donc à l’opposé de LA fenêtre. Il ne s’agit donc pas d’un “compartiment dans un train luxueux. A l’opposé de la fenetre et, durant la première heure du voyage,

« she was able to see enough by the dawn’s glow to tell their direction: south. »: “she was able”: elle put. Mais là, l’action n’est pas ponctuelle, elle dure une heure. Je préfère “elle fut en mesure” Sophie ne voit rien à travers la fissure, qui a juste servi à attirer son attention sur la lumière (et donc la fenêtre). Elle voit juste l’aube, c’est à dire la couleur du soleil levant, qui lui permet de comprendre que ce côté du train est à l’ouest, et qu’ils se dirigent donc vers le sud. Il faut donc rendre ce « glow » par un mot qui évoque la couleur du soleil couchant. Rougeoiement par exemple. « to tell » : elle ne raconte pas une histoire. Là, il s’agit de dire qu’elle est capable de deviner où ils vont, même si elle ne prononce aucun mot. Elle fut en mesure de discerner suffisamment du rougeoiement de l’aube pour deviner leur direction : le sud.

« Due south past the country villages that crowd around Warsaw in place of the usual suburban outskirts, » Due south: plein sud. “crowd” s’emploie d’habitude pour des gens. Là, il s’agit de dire que de très nombreux villages (country villages : des petits villages, ruraux. Comme cette impression n’est pas agréable parce que cela leur indique où ils vont, j’utilise un terme de foreshadowing : perdus) s’agglutinent autour de Varsovie, en lieu et place des banlieues qu’on attend autour d’une grande ville. Là encore, un terme associé à la vermine me permet d’appuyer l’impression que ressent Sophie : pulluler. Plein sud, le long des villages perdus qui pullulent autour de Varsovie à la place des habituelles banlieues résidentielles.

« due south past greening fields and copses crowded with birch trees, south in the direction of Cracow. » “greening” est difficile. “Verdissant ne dit pas grand chose en français”. En fait, les champs commencent à donner et les plantes y sont vertes. Je m’autorise un plagia du dormeur du val de Rimbaud (« c’est un trou de verdure où chante une rivière »). Le poème parle d’un soldat mort et là, ils vont mourir. D’où des « champs de verdure ». « crowded with » : je reprends les mêmes termes puisque ce sont les mêmes termes. Les bouleaux (birch trees) sont des arbres blancs comme la cendre. En littérature, ils sont souvent associés à la mort. Plein sud le long des champs de verdure et des taillis où pullulent les bouleaux, le sud en direction de Cracovie.

« Only Auschwitz, of all their plausible destinations, lay south, » Le problem est évidemment le verbe lay. C’est gésir, mais il est difficile de dire qu’une ville gît. En revanche, « se trouvait » est trop neutre. On a bien le jeu de mot sur « lay », qui a des connotations morbides. Pour en garder une parcelle, je remanie la phrase pour rapprocher le mot Auschwitz (lui-même très chargé en connotations) de « lay » : « De toutes les destinations possibles, seule Aushwitz se trouvait au sud ».

« and she recalled the despair she felt when with her own eyes she verified where they were going. » le moment où Sophie se rappelle n’est pas le moment où elle est dans le train. C’est bien plus tard, quand elle rapport son histoire (ce qui, pour ceux qui se posent la question, veut dire qu’elle va en réchapper). Il faut donc marquer une différence avec « she felt », qui se passe dans le train. Le roman est donc l’histoire de Sophie rapportée par Sophie. Elle est le narrateur. Pour bien montrer que j’ai compris que ce récit de son souvenir ne se passe pas au même moment que le voyage, je vais utiliser le présent de narration. Le roman serait donc raconté au présent, avec toute la partie souvenir au passé. Et elle se rappelle le désespoir qu’elle avait ressenti quand, de ses propres yeux, elle avait vérifié où ils allaient.

« The reputation of Auschwitz was ominous, vile, terrifying. » “ominous” veut dire qu’on peut y lire l’avenir (ou l’absence d’avenir, en l’occurrence). La réputation d’Auschwitz était lourde de présages, ignoble, terrifiante.

Traduction proposée :

Le nom d’Oswiecim (Aushwitz), qui avait commencé à traverser le wagon dans un murmure, fit défaillir (Sophie) de peur, mais elle n’avait pas le moindre doute : c’était ça, la destination du train. Un minuscule rai de lumière, aperçu du coin de l’œil, attira son attention sur une infime fissure dans le contreplaqué à l’opposé de la fenêtre et, durant la première heure du voyage, elle fut en mesure de discerner suffisamment du rougeoiement de l’aube pour deviner leur direction : le sud. Plein sud, le long des villages perdus qui pullulent autour de Varsovie à la place des habituelles banlieues résidentielles. Plein sud le long des champs de verdure et des taillis où pullulent les bouleaux, le sud en direction de Cracovie. Et elle se rappelle le désespoir qu’elle avait ressenti quand, de ses propres yeux, elle avait vérifié où ils allaient. La réputation d’Auschwitz était lourde de présages, ignoble, terrifiante.

William Styron, Sophie’s Choice, 1976

 

 

 

 

 

 

 

 

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